Tout savoir sur vos chaussures de running

A travers cet article long et détaillé, vous serez tous sur votre paire de chaussure de running que vous avez aux pieds pendant vos séances d’entrainement Jiwok!

Quand je vous dis tout, c’est vraiment tout sur tout !

Notre podologue a réalisé une autopsie de la chaussure de running (voir les 7 conseils pour bien choisir sa chaussure de running)

Bonne lecture.

« Actuellement, il devient de plus en plus difficile de choisir « LA » bonne paire de chaussures de course, nous sommes totalement inondés d’informations souvent peu fiables voir même contradictoires.

Il est presque autan compliqué de choisir sa paire de chaussure que de choisir une voiture ou une maison, pour le sport qui se veut être le plus simple du monde, c’est quand même un comble.

Dans cet article, nous allons uniquement nous concentrer sur les composants de la chaussure censés avoir une influence sur notre foulé et notre biomécanique (sachant que la majorité des études en laboratoire de mouvement tendent à montrer que la plupart des sportifs ne réagissent pas à la chaussure comme le souhaite l’équipementier).

Pour choisir sa paire de chaussures, il y a quelques paramètres évidents et importants à prendre en compte tel que : son poids, ses performances (distance, fréquence, vitesse…etc), le type de terrain utilisé, son type de foulée et son type «foot strike» (partie du pied entrant en contact en premier avec le sol lors de la phase d’appui).

Rappel des types de foulées :

Foulée pronatrice : à la course le pied s’affaisse trop (j’insiste sur le trop car lorsque vous courrez ou marchez votre pied fait forcément de la pronation et de la flexion plantaire) vers l’intérieur, le plus souvent lié à un pied plat valgus ou pied valgus.

Foulée neutre : à la course le déroulé de la foulée est physiologique avec un mouvement de pronation et de flexion plantaire physiologique

Foulée supinatrice : à la cours le pied ne fait pas suffisamment de pronation et l’appui à tendance à se faire vers l’extérieur du pied entrainant une usure anormale de la partie externe de la chaussure, le plus souvent lié à un pied creux.

Rappel des types de foot strike :

Rearfoot strike (RFS) : le talon entre en 1er en contact avec le sol (environ 70% des coureurs ayant l’habitude de courir chausser)
Midfoot strike (MFS) : le médio-pied entre 1er en contact avec le sol (coureur expérimenté et professionnel, décrit par beaucoup de spécialistes comme la manière « naturelle » de courir)
Forefoot strike (FFS) : l’avant pied entre en 1er avec le sol (sprinter et certains coureurs de fond ayant développé cette technique de course)

Les éléments de la chaussure de running :

La semelle extérieure : élément qui constitue la base de la chaussure le plus souvent composé d’alliance de caoutchoucs pour ses qualités d’amortissement plus ou moins épais selon les modèles. Il y a en général peu d’élément sur cette semelle en revanche on retrouve dans certaine chaussure neutre pour coureur supinateur/RFS un élément rigides à la partie postéro-externe du talon.

La semelle intérieure : semelle sur laquelle repose le pied amenant notamment de l’amortissement et du confort.

La semelle intermédiaire : cette semelle est donc prise entre la semelle extérieure et la semelle intérieure et c’est là que tout se joue concernant la stabilité du pied. Cette semelle (fixée sur la tige de la chaussure) est composée en général de mousse Ethyle Vinyle Acétate (EVA) voir de polyuréthane dans certains cas (ces matériaux sont les mêmes que l’on utilise en podologie pour les semelles orthopédiques), ces mousses EVA varient énormément en termes de dureté et de densité.

On retrouve différentes formes de semelle intermédiaire avec des renforts simplement localisés en regard de l’arche interne du pied ou encore des renforts pouvant aller de l’arrière pied à l’avant pied : par exemple pour un coureur pronateur/MFS on aura tendance à privilégier une chaussure avec un renfort en regard de la voûte plantaire avec une mousse EVA de dureté et densité relativement importante.

C’est également dans la semelle intermédiaire que l’on retrouve les technologies d’amorti tel que de l’air encapsulé ou du gel.

Ce qui est très important à savoir est que les renforts ou les structures de chaussures de running de séries sont minimes pour pouvoir s’adapter au plus grande nombre de sportifs, elles ont donc par définition un impact très faible sur la foulée et sur les pathologies liés au sport.

Montage : le montage est la manière dont la partie supérieure de de la chaussure est attachée à l’ensemble des semelles décrites ci-dessus, ce montage influe sur la rigidité et la flexibilité de la chaussure dans les mouvements de pronation et supination du pied.

Montage planchée : une plateforme rigide, le plus souvent en plastique, maintien la structure et le pied offrant peu de souplesse et de flexibilité (rare de nos jours).

Montage tubulaire : aucune plateforme simplement fixé à la tige de manière circulaire offrant une grande souplesse et flexibilité.

Montage hybride : combinaison des deux précédents avec une plateforme rigide à l’arrière offrant plus de stabilité et une fixation tubulaire souple à l’avant pour ne pas limiter l’amplitude articulaire du gros orteil lors de la phase de propulsion

Montage Strobel : le plus fréquent à l’heure actuelle incorporant en regard de l’arrière pied une fine couche de mousse EVA souple collée à la semelle intermédiaire et sur laquelle est cousue la semelle intérieure. Ce montage offre le meilleur compromis entre maintien et souplesse.

Le shank : élément fixé sur la semelle extérieur en regard de la voûte plantaire qui permet de rigidifier la chaussure et de lutter contre les effets de torsions et de flexion, les chaussures les plus souples et légères n’incorporent pas de shank, certaines chaussures se servent du shank pour augmenter l’effet de la semelle intermédiaire.

Cet élément est néanmoins important car sa structure en thermoplastique uréthane permet de restituer l’énergie cinétique de manière efficace.

Forme finale : la forme finale fait référence à la forme que prend la chaussure lorsque vous la regardez par en dessous. La forme droite fait donc référence à une chaussure bien droite du talon jusqu’aux orteils qui permet un meilleur maintien et plus de soutien sous le médio-pied, cette forme est en revanche plus lourde que les autres et est rare dans les magasins de sport classiques.

La forme incurvée fait référence à une chaussure ayant la forme d’un « C » en partant du talon jusqu’au gros orteil, ces chaussures sont plus souples et plus légères avec peu de renforts et de maintien, cette forme est le plus souvent utilisé pour les pointes d’athlétismes et pour certaines chaussures de running particulièrement flexible.

La forme semi-incurvée est donc une chaussure hybride combinant les deux dernières formes décrites tentant d’associer au mieux souplesse et maintien, cette forme est la plus fréquemment retrouver dans les chaussures de running.

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Influence de la structure et des éléments composant la chaussure de running :

Chaussure pour coureur pronateur : ces chaussures sont donc plus rigides avec des mousses EVA plus dense et une forme finale allant de semi-incurvée à droite pour pouvoir soutenir l’affaissement du pied, ces chaussures sont plus lourdes et offrent moins de flexibilité pour le pied.

Chaussure neutre : ces chaussures sont très flexibles avec des mousses EVA souples et une forme finale incurvée n’offrant aucune résistance à la pronation du pied, ces chaussures sont le plus souvent utilisées pour des coureurs supinateurs.

Chaussure motion control (stabilité modérée) : compromis des deux modèles décrits précédemment offrant stabilité et souplesse, la majorité des chaussures vendues actuellement.

Conclusion :

Il faut donc faire bien attention aux différents éléments et structure de la chaussure et ne pas trop se laisser influencer par tous les gadgets marketing utilisés pour rendre la chaussure plus attractive. Sachez que les chaussures ont peu de chances d’influencer votre façon de courir et votre foulée.

Pour conclure sachez que votre podologue n’est pas un vendu, qu’il n’a pas perçu le moindre centime qu’un quelconque équipementier pour écrire cet article et qu’il ne recommandera ni ne critiquera une marque en particulier.

Vous savez maintenant tout sur les chaussures qui vous servent à courir pendant votre séance Jiwok.

Daniel BENJAMIN
Podologue du sport

(Crédit photo : Rosa Say )

About the author

Denis Dhekaier est le co-fondateur de Jiwok, spécialiste du coaching en running, course à pied, vélo d'appartement, vélo elliptique, tapis de course, de marche, natation. Find me on Google+

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